lundi 20 décembre 2010

Troublante rencontre, la fin

Avant les fêtes, les dernières pages de Troublante rencontre, huitième roman de Siro Venelli, longuement évoqué dans Cytheriae.. en texte, non en pdf. (megaupload iz ded).
Depuis six ans, Siro Venelli fait battre les cœurs des esprits romanesques et romantiques de l'Archipel des Numinées, en contant les aventures rocambolesques et sentimentales de séduisants corsaires et de belles demoiselles.  Personnage mystérieux, il semble qu'il ne se soit jamais montré "en chair et en os", préférant envoyer des comédiens le représenter... En attendant de lever le voile sur cet énigmatique romancier, donc... 

… Adalgisa n’en pouvait plus. Son maigre balluchon sur l’épaule, elle avait marché toute la nuit sans se reposer. Gianni s’était moqué d’elle et lui avait brisé le cœur.  La jeune fille avait assez souffert comme ça et préférait fuir plutôt qu’assister au triomphe de sa rivale.
Ses pieds la faisaient souffrir : le cuir fin de ses chaussures se teintait de pourpre, chaque caillou lui semblait être une lame dans sa chair. Pourtant Adalgisa s’obstinait. Elle pourrait continuer jusqu’à mourir d’épuisement, songeait-elle. Nul ne s’en soucierait.
Elle gravit péniblement une hauteur, trébuchant sur les pierres et s’arrêta, essoufflée. Soudain, elle entendit un bruit de galop, sans doute un messager allant porter un billet urgent. Elle se déporta sur le bas-côté pour ne pas risquer d’être renversée et s’arrêta. Le cheval, un destrier blanc…
Blanc comme la magnifique bête que chevauchait Gianni, réalisa Adalgisa. C’était impossible : il avait passé la nuit avec Sabina, elle les avait vus revenir ensemble du théâtre. Malgré tout, c’était lui, montant sans rênes ni selle, galopant dans sa direction. Dès qu’il la vit, le jeune homme sauta à terre
 et la serra contre lui à l’étouffer.   
« Adalgisa ! J’ai cru ne jamais vous revoir !
-  Vous… Vous me cherchiez ? bafouilla-t-elle.  
- Quand j’ai compris que vous étiez partie, je suis devenu fou ! expliqua-t-il. J’ai galopé jusqu’au port, j’ai grimpé sur chaque navire, je suis allé dans chaque taverne et j’ai interrogé tous les marins que j’ai croisés. Mais aucun ne vous avait vue. J’étais sur le point de perdre espoir quand je me suis souvenu de ce que vous m’aviez confié, ce soir-là, au pied du vieil acacia.
- Vous vous êtes rappelé…
- … que vous aviez grandi au cœur des collines et que vous y étiez heureuse. Alors, j’ai pris la direction du nord. Et, la Déesse soit louée, je vous ai retrouvée ! »
Adalgisa n’en croyait pas ses oreilles. Gianni avait retourné la ville entière pour elle ! Pourtant, elle l’avait vu enlacer sa rivale, au seuil du palazzo.
« Que faites-vous ici ? murmura-t-elle, au bord des larmes. Que voulez-vous ?
- Vous ne comprenez pas ? dit-il d’un ton passionné, prenant ses mains dans les siennes. Je vous aime, Adalgisa ! Et je ne puis envisager de passer mon existence sans vous. Comprenez-vous ? Ma vie n’a aucun sens, aucune saveur quand vous n’êtes pas là…
- Et Sabina ? demanda-t-elle. Je croyais que… Vous l’avez raccompagnée, hier et…
- Sabina a tenté, une dernière fois, de me séduire mais elle a compris que c’était inutile. Adalgisa ! Qu’y a-t-il ? » 
Incapable de contenir son émoi, Adalgisa souriait et pleurait en même temps. Elle croyait avoir tout perdu mais celui qu’elle adorait depuis si longtemps partageait ses sentiments. Il l’aimait : ses rêves devenaient réalité.
« Je vous aime ! Oh, je vous aime tant ! » répondit-elle enfin. 
Gianni approcha son visage du sien. Leurs lèvres s’unirent en un baiser passionné et ce fut comme si leur cœur et leur âme enfin réunis se fondaient en un tourbillon de couleurs. À cet instant, les dernières ombres de la nuit se dissipèrent et le soleil se mit à briller, bénissant leur amour de ses rayons d’or et d’argent.
FIN




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